Port de pêche authentique, Olhão vit au rythme apaisant des marées. On y découvre une atmosphère unique : une sorte de médina cubiste, un labyrinthe de travessas, des parfums d’amêijoas (palourdes) cuisinées avec des pois chiches, des toits-terrasses d’où l’on observe le jour décliner dans un festival de couleurs.
Dans son centre historique, quelques clichés suffisent à vous inspirer avant de partir explorer un parc naturel hors du commun, où une enfilade d’îles baignées de soleil vous invite à goûter l’air marin, loin de tout. Ici, on vient chercher les plaisirs simples : le soleil, l’horizon, la nature brute, un retour à l’essentiel et l’accueil chaleureux de ses habitants. Olhão rayonne d’une joie de vivre contagieuse et d’un héritage architectural fascinant, marqué par la présence maure jusqu’au XIIe siècle.
Bien qu’elle soit en Europe, la ville regarde vers l’Afrique du Nord. Construite comme une petite médina, elle est faite de maisons cubistes blanchies à la chaux, parfois décorées d’azulejos et de bougainvillées. Patios ombragés, cheminées ouvragées, toits-terrasses… Autrefois, c’était de là-haut que les femmes guettaient le retour des pêcheurs, sous les étoiles, entre confidences et romances.
Ce labyrinthe de ruelles pavées, protégé depuis 2017, est aujourd’hui la fierté de ses habitants. Longtemps habitée par des pêcheurs dans de simples cabanes de bois, la ville a vu ces maisons se transformer au fil du temps en demeures pleines de charme, empreintes d’influences orientales. Une nouvelle communauté d’esthètes français, belges et anglais participe aujourd’hui à la restauration respectueuse de ce patrimoine vivant.
Avec les premiers rayons du soleil, on prend le chemin de la réserve naturelle de Ria Formosa, l’un des trésors du Portugal. Ce paysage silencieux, fait de marais salants, canaux à huîtres et bancs de sable, mène à des îles paisibles accessibles en ferry : Armona, Culatra, Deserta... On y découvre une biodiversité exceptionnelle : oiseaux migrateurs, flamants roses, martins-pêcheurs, talève sultane (la poule d’eau locale), sans oublier la plus grande population d’hippocampes au monde, et une production abondante de palourdes et d’huîtres.
Les plages y sont parmi les plus sauvages et préservées d’Europe. Loin de l’agitation d’Albufeira ou de Portimão, elles offrent un autre visage de l’Algarve : celui de la tranquillité et de la beauté intacte. On y déguste des spécialités locales aux saveurs marines : palourdes aux pois chiches et chorizo, gambas poêlées et aïoli maison, coques sautées aux feuilles de betterave… Le grand marché aux poissons d’Olhão, le plus important de l’Algarve, trône sur les quais, les pieds dans l’eau.
À travers ces produits iodés, mais aussi les patates douces, porc noir, oranges gorgées de soleil, figues et caroubes, c’est toute l’âme de la région qui se révèle. Et chaque année, un festival célèbre ce lien fort avec l’océan et les richesses qu’il offre.
Le secret d’Olhão réside sans doute dans sa géographie préservée. Parce que ses plages ne sont accessibles que par bateau, la ville a été épargnée par le tourisme de masse. Ici, pas de complexes balnéaires. Juste la simplicité, la beauté cachée, et l’authenticité d’un lieu à part.